Transition ou transformation digitale ? Arrêtons le blabla et passons à l’action !
Depuis maintenant une dizaine d’années, le monde s’agite autour de ce terme : la transition digitale. On entend tout et son contraire et chacun a ses convictions et ses idées reçues autour de cette expression. De nombreux organismes font des études avec des chiffres comme : “85% des entreprises investissent dans la transition digitale” … Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
Certains se donnent bonne conscience en réalisant un site internet ou d’autres placent une tablette dans les mains de leurs commerciaux. Et chacun se convainc ainsi d’avoir fait sa transition digitale.
Non à la transition ! Oui à la révolution numérique !
Personnellement, cette expression me gêne déjà par l’image qu’elle renvoie. En effet, si on regarde la définition du mot transition : “Passage d’un état à un autre, en général lent et graduel ; état intermédiaire.”
Pour moi, c’est déjà la 1ère erreur, car elle ne donne pas le sentiment d’urgence et ne correspond pas à ce que nous sommes en train de vivre : nous vivons une véritable révolution numérique. Ça veut dire que ça va vite ! Il y a donc urgence à agir.
Mais pourquoi ce degré d’urgence ?
Le développement du digital crée de nouveaux usages et en premier lieu, chez le consommateur. Toutes ses innovations changent à une vitesse considérable nos comportements.
Il y a eu le digital au sens large sur les ordinateurs, il y a une quinzaine d’années. Mais ces 5 dernières années, tout s’est accéléré avec l’arrivée du smartphone. Nous disposons tous désormais d’une “télécommande” pour guider notre vie, vivre des expériences, donner nos avis sur tout, prendre la parole, prendre le pouvoir. Le consommateur est devenu le roi. Il souhaite de l’attention, de la considération, et quand ça ne lui plaît pas, ou plus, il change. Il vous jette.
Chacun doit avoir conscience que les “2000” (la génération Z, ceux qui sont nés autour de l’an 2000) arrivent sur le marché de l’emploi, avec leur codes, leur modèle de consommation, leur pouvoir d’achat, et donc leur pouvoir de consommateurs.
Le sujet n’est donc pas de se faire une transition “tranquille” pour se donner bonne conscience et pouvoir cocher la case lorsque la tâche est réalisée. Il s’agit d’opérer une véritable transformation digitale. Mais je ne parle pas d’outils, ils ne sont que les moyens de répondre à des besoins.
Un enjeu : bâtir une entreprise performante et compétitive
Le véritable enjeu est d’intégrer le digital pour bâtir une entreprise performante et compétitive. Pour y parvenir, 2 axes prioritaires sont à travailler parallèlement :
- Développer ses recettes : gagner de nouveaux clients, réduire ses coûts d’acquisition, créer plus de valeur avec ses clients, travailler la fidélisation
- Réduire ses coûts : de production, de commercialisation, administratif, de productivité, de recrutement, de turn over
Les nouvelles technologies sont certes des leviers qui contribueront à l’atteinte de ces objectifs mais ne serviront à rien si la transformation ne se fait pas aussi en interne.
Elle doit concerner l’ensemble des services de l’entreprise, marketing, communication, DSI, RH -qui doivent collaborer et ne plus travailler en silos- et l’ensemble du personnel, manager et collaborateurs pour être efficace.
Ensuite, il faut se mettre à la place de ses clients et « penser digital » : aujourd’hui, ils n’achètent plus simplement des produits mais des services.
Enfin, il est indispensable d’apporter la même attention à vos collaborateurs qu’à vos clients : les salariés sont le moteur de l’entreprise et dans un environnement de plus en plus concurrentiel, leur savoir-faire est primordial. Il est prouvé que les entreprises qui proposent la meilleure expérience client sont celles qui ont su miser sur la formation et la valorisation des talents en interne.
Si ces 3 fondamentaux sont travaillés alors vous pourrez :
- Faire mieux que les concurrents en étant plus compétitif
- Aller plus vite qu’eux, gagner des parts de marché et creuser l’écart
Transformation digitale : quels avantages pour une entreprise ?
Ce qui m’interpelle le plus dans cette période incroyable que nous vivons (et que je trouve personnellement particulièrement palpitante), c’est qu’avant d’essayer de comprendre les bénéfices qu’ils peuvent en tirer, beaucoup de dirigeants se mettent des montagnes de barrières.
Il faut dire que la multitude de conférences sur le sujet, les prises de paroles, ont pour moi un effet contreproductif. On se perd dans les explications techniques, dans les termes anglo-saxons. On n’y comprend plus rien, et parfois même quand on est dans le domaine. Celui qui avait des doutes est encore plus hésitant, et celui qui avait peur est effrayé ! C’est bien normal puisqu’on ne leur a jamais expliqué le bénéfice qu’ils pouvaient en tirer.
Les 5 idées reçues sur la transformation digitale
Ensuite, chacun repart avec des idées reçues. dont voici le top 5 :
- “Ça ne me concerne pas !” Et pourtant, ça concerne toutes les entreprises : BtoB, BtoC, BtoBtoC
- “Ça exige de gros investissements !” Le digital nécessite des investissements, mais ils ne sont pas nécessairement importants et ne sont pas toujours de nouvelles dépenses. En effet, c’est souvent des transferts d’investissement. Et vous devriez y trouver un ROI rapidement.
- “Je ne dispose pas des ressources !” Il n’est pas nécessaire d’avoir des équipes pléthoriques ! Il faut plus simplement dédier quelques ressources internes. Le digital aide à moderniser l’entreprise et à optimiser les effectifs pour mettre les moyens là où il y a le plus de valeur ajoutée. Par contre, il est impératif que le dirigeant s’implique sur le sujet, il connaît son entreprise et les solutions.
- “Mes clients ne se plaignent pas !” C’est bien normal, 98% des clients mécontents ne se plaignent jamais : ils vont simplement vous quitter. Aujourd’hui, ils vivent une expérience avec vous et ils comparent avec les concurrents et trancheront simplement. Regardez l’expérience que vivaient les clients des taxis ! Ceux qui ont goûté à Uber ont bien du mal reprendre un taxi. Le bon côté pour les consommateurs, c’est que Uber a fait progresser fortement les taxis pour améliorer l’expérience de leurs clients
- “Nous n’aurons jamais assez de clients !” Oui, c’est vrai ! A ne rien faire, vous aurez moins de clients, l’acquisition de vos nouveaux clients vous coûtera de plus en plus en plus chère et vos concurrents eux les gagneront en dépensant moins. Du coup avec le même budget que vos concurrents, vous aurez moins de clients, vous perdrez des parts de marchés, vous achèterez plus cher, vos coûts de production seront plus élevés, vos marges vont fondre, vous ne pourrez plus investir… et la spirale infernale est enclenchée. L’association des DSI anglais s’accordent à dire que dans 5 ans les retardataires connaîtront tous le même sort : l’activité s’arrêtera, ou au mieux, l’entreprise sera vendue à l’un de ses concurrents. Chacun a sous les yeux, les exemples de grandes entreprises : Toys’R’US, Tati, La Halle, Carrefour, etc.
La France n’est pas très performante sur le sujet de la transformation digitale : elle se situe au 16ème rang sur 28 en Europe et seulement 65% des entreprises de 10 à 250 salariés ont un site internet (et on ne parle pas de la qualité des sites 😐 ), alors qu’en Europe, le taux est de 76%.
Pour changer tout ça et faire prendre conscience aux dirigeants d’entreprises de TPE, PME ou ETI, le gouvernement travaille au lancement d’une plateforme d’accompagnement avec l’ambition d’aider un million d’entreprises dans ces changements.
Si l’intention est bonne, j’ai personnellement de gros doutes sur la manière d’y parvenir. En effet, ils comptent s’appuyer sur des structures publiques, des associations d’accompagnement, qui pour la plupart d’entre elles, n’ont pas réussi elles-mêmes à s’adapter, à se transformer. Comment peut-on mesurer la pertinence d’une solution, d’une société, d’un consultant, quand on n’en a pas soit même la connaissance ? C’est d’ailleurs comme ça que beaucoup de commerçants font les plus grosses erreurs dans leurs actions digitales. Ce qui refroidit radicalement leurs bonnes intentions et leur font refermer le dossier en disant : le digital n’est pas fait pour moi !
L’enjeu essentiel est la prise de conscience ! Le dirigeant doit comprendre le bénéfice qu’il peut tirer de toute cette révolution.
Des solutions digitales pour booster vos performances
Par leurs activités, les entreprises numériques jouent un rôle actif dans la transformation digitale. Voici quelques solutions ou sociétés avec des exemples concrets :
- Energiency : pour optimiser la consommation énergétique de sa production
- We Recruit : pour optimiser son processus de recrutement (passer moins de temps et être plus efficace
- RegionsJob : pour trouver rapidement les bons candidats
- PayFit : pour optimiser et réduire ses coûts de gestion social
- Lucca : pour optimiser les aspects RH (gestion des congés, frais de route, distribution des bulletins de salaires
- Mediaveille (que je dirige) : pour réduire ses coûts d’acquisition clients (gagner plus de clients avec le même budget)
- Good Buy media : pour optimiser ses investissements publicitaires
- Winbound : pour attirer à soi les clients
- Avanci : pour fidéliser ses clients et créer plus de valeurs avec chacun
- Sinao : pour faciliter la comptabilité pour les TPE
- Medaviz : pour faire gagner du temps aux salariés en mettant à disposition des médecins
- Pipedrive : un outil de gestion commerciale pour gérer les prospects et les ventes
- Makidoo : pour créer des vidéos professionnelles
- Shop : application pour créer un site web marchand
- Klaxoon : pour faire des réunions collaboratives
Le digital (ou numérique) doit intervenir sur toute la chaîne de valeur. Il doit devenir un véritable catalyseur des énergies de l’entreprise. Ça doit être un projet collectif, mobilisateur et qui donnera du sens à chacun des collaborateurs.
Repenser nos façons de travailler, de produire, de satisfaire nos clients, de manager nos collaborateurs, c’est tout ça la transformation digitale ! Et c’est bien ce qui est passionnant : toujours faire mieux avec moins, pour pouvoir concentrer le maximum de moyens sur les sujets prioritaires.
C’est bien en optimisant tous les postes de votre entreprise, en le faisant mieux et plus vite que vos concurrents, que votre entreprise sera performante et connaîtra une belle croissance.