[Regards Croisés] Le financement des PME
Regards Croisés, c’est notre rubrique d’échanges ! Chaque mois, Olivier Méril, Président de MV Group, échange avec une personne sur un thème spécifique. D’abord, Olivier pose ses questions, puis c’est au tour de l’autre personne. Aujourd’hui, c’est au tour de Maurice Bourrigaud, Directeur Général de la Banque Populaire Grand Ouest, de se prêter au jeu !
⌚️Pas le temps de lire cet article ? Prenez une minute pour regarder le résumé d’Olivier !
Olivier à Maurice, « c’est vers la trésorerie que convergent toutes les difficultés des PME »
#1 – Pouvez-vous vous présenter (votre parcours et votre fonction) ?
Je m’appelle Maurice Bourrigaud, banquier et assureur depuis le tout début de ma carrière à Ancenis (44) jusqu’à la Direction générale de la B P GO. Animé du désir de voir tous ses clients réussir, et de la même façon tous ses collaborateurs, un parcours aller et retour pour le Grand Ouest via Paris, Clermont-Ferrand, Grenoble et le Sud-Ouest.
#2 – Selon vous quelles sont les principales difficultés pour les TPE et PME en termes de financement ?
La principale difficulté, c’est la trésorerie car c’est là que sont transmises et convergent presque toutes les autres. Par ailleurs, toutes les transitions à l’œuvre (infidélités soudaines des clients voire des fournisseurs, e-commerce, numérique, environnemental, technologies et impression 3D, maîtrise des données, insécurités, etc.) sont autant d’opportunités que parfois des récifs non anticipés. Enfin, selon le secteur et la maturité du couple Entreprise – Dirigeant.e, les questions que soulève le financement vont de la levée de capitaux de haut de bilan à la capacité à se financer en situation de retournement. La grande majorité des demandes trouvent réponse ; pas toutes.
#3 – Quelles sont les attentes les plus fréquentes des PME ?
L’attente la plus fréquente vis-à-vis de mon métier est celle d’un·e chargé·e d’affaires proche et à l’écoute, compétent·e et clairvoyant·e, engagé·e, courageux·se et, aussi et surtout, stable ! Elle ou il est idéalement à l’aise dans tous les domaines, ce qui implique une grande curiosité, une vraie humilité en action et un désir profond de mobiliser les bonnes compétences de ses collègues et autres partenaires au service de son client.
#4 – Quelles actions avez-vous mis en place pour accompagner les dirigeants sur ces problématiques ?
Outre la technologie toujours à la pointe, les actions mises en place concernent le recrutement (avec avant tout des profils et des personnalités + quelques bagages tout de même), l’information et la formation permanente (budget très élevé malgré le e-learning… lequel est nécessaire mais non-suffisant), un ensemble de métiers donc de collègues complémentaires tant les besoins sont variés (du quotidien aux ingénieries les plus pointues pour accompagner l’entreprise et sa/son/ses propriétaires et dirigeant·es). Et puis, stimuler l’envie de donner et de faire envie !
#5 – Si vous aviez un conseil à leur donner ?
Un conseil ? Dites tout ce que vous savez. Partagez l’information autant que possible afin d’éviter que votre banquier·ère soit surpris·e. Et, un second, décidez du choix de tous vos fournisseurs avec une claire conscience de votre responsabilité sociale et environnementale tout en intégrant tous les critères que vous voulez… sans surpondérer celui du prix, cet élément aussi « accessoire » du principal qu’un avantage fiscal l’est pour tout investissement.
#6 – Quels sont les critères des banquiers pour se décider à accompagner un projet ?
Très nombreux ! Toute simplification est caricature. Je peux mettre en avant ceux qui suivent :
- L’homme ou la femme porteur·se du projet et les associé·es. Qualités humaines, techniques, connaissance du secteur d’activité, ses potentiels en regard des anticipations. Les qualités managériales : animation et développement, direction et gestion, goût pour les défis, pour la qualité et l’innovation. Ses capacités d’entraînement (internes et externes).
- L’ouverture d’esprit, le goût indispensable pour les bonnes idées et le goût impérieux de la ténacité dans l’exécution. L’engagement et un potentiel élevé pour l’abnégation. Le désir de réussir et de faire réussir. L’adhésion raisonnable de l’entourage au tout début de l’aventure.
- La qualité du projet, son contexte et notamment son risque économique
- La qualité du montage et sa robustesse.
- La solidité avérée ou potentielle de l’entité ou des entités associées.
- Les risques associés et leur couverture.
- La capacité d’encaissement de l’apprentissage par l’échec.
Maurice à Olivier : « une relation simple et de confiance avec son banquier est essentielle »
#1 – Olivier, qui êtes-vous, personnellement ?
Je suis autodidacte, j’ai eu la chance de rentrer à 19 ans dans le groupe Ouest-France (Précom, sa régie publiciatire) où j’ai fait 20 ans en terminant DG/ Fondateur de la Filiale Régie Internet du groupe. Et puis il y a 10 ans, je me suis lancé dans l’entreprenariat en rachetant l’agence de Webmarketing Mediaveille et en créant MV Group. Depuis, nous vivons une magnifique aventure humaine et professionnelle.
#2 – Présentez-nous votre entreprise et ses atouts clefs face à ses concurrents
La mission de MV Group est d’accompagner les PME et ETI françaises dans leur développement de business grâce à toutes les solutions offertes par le digital. Aujourd’hui, MV Group s’appuie sur 8 filiales, chacune hyper spécialisée dans son domaine d’excellence (audit et stratégie digitale, agence média, agence webmarketing d’acquisition, d’inbound marketing, de marketing d’influence, de data et CRM et une université digitale).
Nos atouts clés reposent sur notre capacité a accompagner tous types d’entreprises selon ses besoins d’aujourd’hui et ceux de demain, d’apporter une vue globale et non silotée, comme trop souvent, et sur notre proximité avec les clients, grâce à notre réseau de 11 agences en France.
#3 – Quels sont aujourd’hui les 3 principaux facteurs clefs de la compétitivité d’une TPE – PME selon vous ? ( Je sais, 3 seulement ça oblige à renoncer)
Pour moi les 3 principaux facteurs pour une entreprise de « Service » comme nous sont :
- « La confiance réciproque » dans son équipe et de son équipe, ce qui permet d’avancer ensemble avec toujours l’objectif d’apprendre et de progresser.
- « Le progrès » apprendre en permanence, par la formation, son manager ou par ses collègues en développant l’intelligence collective.
- « Le plaisir » se donner du sens et prendre de plaisir à venir tous les jours dans l’entreprise, c’est magique. Ça développe une énergie incroyable et ça repousse nos limites à tous, y compris au dirigeant, on a toujours envie d’aller plus loin et d’être plus performant.
#4 – De quoi rêve le chef d’entreprise face à son banquier ? (hormis le pouvoir de dire toujours oui… un rêve éveillé ne l’autorise pas).
D’une relation simple et de confiance. Moi je fais en sorte d’être transparent sur notre stratégie, notre vision et des difficultés que nous pouvons rencontrer, j’attends que cette sincérité nous permette de définir ensemble le meilleur plan d’actions. Je n’ai pas besoin d’un interlocuteur qui connaisse notre métier, mais un qui comprenne nos enjeux et notre stratégie pour nous accompagner dans notre projet.
#5 – Face aux défis grandissants, qu’est-ce qui vous rend le plus optimiste dans les affaires ?
Nous sommes dans une période ou toutes les cartes sont redistribuées en permanence, et c’est ça qui est passionnant. Elle oblige à être plus visionnaire, plus rapide et plus agile que les autres pour être toujours au top. Dans notre secteur d’activité, les métiers se sont énormément complexifiés, pour offrir aux clients le meilleur niveau de performance.
L’enjeu aujourd’hui est de réussir à synchroniser l’ensemble des actions marketing ensemble. Par exemple : une campagne Google Ads est beaucoup plus performante quand elle est connectée à la base de données du client, ainsi on augmente les enchères sur les clients occasionnels ou promophiles et on exclut les clients fidèles pour ne pas gaspiller de budget. L’enjeu est de faire ça entre tous les leviers possibles, et ils sont nombreux.
Ce qui me rend le plus optimiste pour le futur, est que plus le monde sera digital, plus il faudra d’humains, et l’humain, il y a quelques années que nous en avons fait le 1er capital de l’entreprise.