On n’a pas tous les jours 20 ans
C’est le 08/09/99 que Mediaveille a été créée, et non le 09/09/99, une superstition de Christophe Potron, le fondateur de l’entreprise.
Passionné par la veille stratégique et l’intelligence économique, Christophe est visionnaire et précurseur dans le domaine : son ambition est d’accompagner les entreprises du CAC 40 et de leur faire savoir ce qui se dit d’elles, de leurs concurrents, ou de leur marché. Aujourd’hui, ça ne choque plus personne, mais à l’époque internet existait à peine. Google a vu le jour simplement un an auparavant, le 04 septembre 1998 !
Non sans difficulté, il atteindra cette ambition et réussira à signer la moitié des entreprises du CAC 40 de l’époque et travaillera même avec le Cabinet du Premier Ministre. Les entreprises plus modestes montrent aussi beaucoup d’intérêt, mais moins pour acheter les prestations.
Ses premières années sont compliquées, comme pour quasiment toutes les entreprises : il devra faire face à des difficultés économiques, vivra des tensions avec les banques et aura la pression pour honorer les échéances. Comme pour beaucoup d’entrepreneurs, ces difficultés auront un impact direct sur sa vie personnelle.
À un moment crucial, il est “sauvé” par un article dans le journal Les Échos, qui faisait déjà les louanges de Mediaveille. Voyant cela, le banquier change d’avis et décide de lui accorder une nouvelle ligne de crédit. Comme quoi la vie des entreprises peut dépendre de peu de choses !
L’accompagnement à 360° au coeur de l’ADN
Christophe repart de plus belle et écoute le marché local. Tout le monde lui explique que la veille, c’est intéressant, mais que la préoccupation principale est surtout de remonter en première page de Google. Il s’empare du sujet, comprend les actions à faire pour avoir des résultats et poursuit son développement avec la création du pôle d’expertise en Référencement Naturel (SEO).
En 2005, il fait face à de nouvelles difficultés financières pour financer sa croissance. Une rencontre lors d’un déjeuner avec un ami changera les choses, puisque celui-ci lui apporte son soutien en rentrant au capital. L’apport d’un regard extérieur, quelques bons conseils, et l’entreprise entame une nouvelle étape de son développement.
Elle va mieux, les pôles Webmarketing et Analytics sont lancés : avec 10 salariés, elle bénéficie d’un niveau d’expertise élevé et reconnu dans l’Ouest.
C’est la raison pour laquelle, alors que je suis DG de Précom Multimedia dans le groupe Ouest-France, je décide de confier à Mediaveille l’ensemble des formations de mon équipe au digital, une belle occasion de faire connaissance avec Christophe.
Mediaveille souffle ses 10 bougies
Septembre 2008 : la crise des Subprimes impacte le monde entier. Aucune entreprise, y compris Mediaveille, n’y échappe. Une activité qui se complique, une équipe qui a grossi, quelques tensions internes… L’isolement du dirigeant est fort.
Christophe, la quarantaine et une nouvelle vie de famille, fait la navette entre Rennes et Madrid tous les week-ends.
Ce sont les 10 ans de Mediaveille, mais c’est aussi l’année où Christophe décide de changer de vie et de céder l’entreprise.
De mon côté, la quarantaine approche également. Après 20 ans dans un groupe où j’ai pu m’épanouir et progresser, j’ai le sentiment d’arriver au bout d’une histoire. La rencontre avec David Leray, fondateur du site vacances.com qui deviendra mon mentor, m’ouvre les yeux et me pousse à prendre mon courage à deux mains pour sortir de ma zone de confort et me lancer dans une nouvelle aventure. Je décide de me lancer dans l’entrepreneuriat, à la recherche de l’entreprise que je pourrai développer.
Comme un premier signe, le dernier recrutement en date fait par Christophe Potron est celui de Yohann Delahaye, avec qui je travaillais à Precom Multimedia.
Lors de ma soirée de départ, que je fais dans une discothèque avec mon équipe et des anciens collègues, j’échange justement avec Yohann. Il m’explique qu’il s’éclate à Mediaveille, qu’il apporte du conseil et des prestations de qualité aux entreprises. Il m’interroge sur mes projets et je les lui explique : je veux racheter une entreprise dans le marketing, la communication, le digital, la vente de service aux entreprises, dans l’idéal sur Rennes et entre 7 et 15 salariés, vu mon budget. En plaisantant, il me répond “tu cherches Mediaveille!” Je suis alors persuadé qu’elle n’est pas à vendre, mais il me précise : “je crois savoir que Christophe a cette intention, car il vient d’avoir un bébé et veut aller vivre à Madrid”.
Nous poursuivons la fête le vendredi soir. Le lundi, j’appelle Christophe. Quelques rendez-vous en soirée pour étudier le dossier, mieux faire connaissance et se mettre d’accord. Le contact est bon, les échanges intelligents et l’envie d’avancer tous les deux est réelle. En 6 semaines, c’est bouclé. Je crée alors MV Group pour faire un LBO (leverage buy out) et racheter Mediaveille.
Des débuts en tension
Quatre semaines après, voici venu le moment des premiers rendez-vous avec les équipes. Après une bonne réunion collective, j’ai rendez-vous avec le Délégué du Personnel (oui, il y en avait un, à cause de difficultés de dialogue). Vient ensuite la réunion avec une équipe… avec qui la communication avec Christophe était rompue depuis quelques mois.
Quelle ambiance ! De la défiance, voire de la menace pendant ce rendez-vous. Un moment que je n’oublierai jamais, tant le litige était profond. Lorsque je propose une solution pour avancer, un salarié sur trois valide, mais pas les deux autres, qui restent très fermés. Je leur laisse la nuit pour réfléchir, et ils valident finalement le lendemain. Je me dis que les choses avancent ! Six semaines de passation avec Christophe, et après on devra se débrouiller seuls.
Les premiers mois : (re)placer l’humain au coeur du projet
Les premiers mois sont particuliers et m’ont beaucoup marqués. J’explique aux équipes que je suis attaché au fait de passer de bons moments, à mettre l’humain au cœur du projet. Lorsque j’organise le premier pot, un collaborateur me lance : “tu crois que tu vas nous avoir comme de vulgaires commerciaux ?” ☹
Six mois se passent : j’avais annoncé bloquer les salaires la première année pour m’assurer de pouvoir honorer les remboursements à la banque et que nous rattraperions en décembre. En juin suivant, je suis très heureux de pouvoir verser une prime à toute l’équipe. Mais quelqu’un me lance : “tu n’as pas l’impression de nous faire avancer comme des ânes avec une carotte ?” Interloqué, je ne peux que lui répondre “désolé, je voulais juste vous faire plaisir…” 😐
Oui, la première année n’a pas été facile : j’ai pu mesurer comment une équipe pouvait être désagréable avec son patron, et que l’humain doit être un vrai projet si on veut que tout le monde passe un bon moment au travail.
J’ai passé beaucoup de temps à dialoguer, à expliquer le projet et à le prouver quotidiennement par des actes. Au fil du temps, mon discours a été plus clair et déterminé : chacun est libre de faire ses choix, je fais le maximum pour apporter du bien-être au travail et que chacun y trouve son plaisir, mais si ça ne convient pas, il y a certainement plein d’autres entreprises qui peuvent apporter tout ce que je ne peux pas exprimer.
Au fil du temps, ceux à qui notre projet ne parlait pas sont allés vers d’autres horizons et nous avons eu la chance, ou plutôt l’énergie, de faire +73% la première année. La croissance a été notre meilleure alliée, car elle a permis de créer des postes et de recruter des personnalités qui correspondaient à nos valeurs et à ce que nous voulions bâtir. Autre chance, c’est que, riche d’un parcours professionnel de 20 ans, j’ai pu rencontrer des personnes exceptionnelles. Nous avons eu un plaisir incroyable à travailler ensemble, et avons eu envie de vivre à nouveau un bout de chemin main dans la main.
D’abord, c’est moi qui ai rejoint Yohann, avec qui j’ai commencé à travailler en 2005. Il est aujourd’hui Directeur Général de Mediaveille, après avoir été Directeur Clientèle et Directeur Opérationnel. Il y a aussi Lina Poizeau, avec qui j’ai fait connaissance en 1996 : elle nous a rejoint en tant que Directrice de Clientèle, puis Directrice Commerciale. Aujourd’hui, elle est Directrice du Capital Humain, et cela fait 18 ans que nous travaillons ensemble.
Citons aussi Marc Levin : arrivé en 2005 à Mediaveille en tant que Webmarketeur, il est devenu Responsable de Groupe, puis du Pôle Webmarketing, puis Directeur des Expertises Mediaveille. Il est aujourd’hui Directeur des Expertises MV Group.
Je pense aussi à Nathalie Lucas-Huriau, que je connaissais depuis 1990 : elle nous a d’abord rejoint en tant que Digital Business Manager, et est à présent Directrice du Pôle Innovation and Brand Management. Tous aujourd’hui sont membres de notre CODIR.
Nous sommes aujourd’hui 15 à nous être retrouvés, dont Isabelle, notre Responsable Formation avec qui j’ai eu la chance de commencer professionnellement en tant que stagiaire en 1988 (on n’est plus tout jeunes ! 😉 ).
Nous apprenons tous les uns des autres : je n’avais jamais managé plus de 40 personnes ; Yohann n’avait jamais eu à manager une équipe ; Lina ne connaissait pas les sujets RH ; Marc, pas les autres expertises ; Nathalie, pas l’innovation. Il n’y a qu’Isabelle qui connaissait parfaitement le domaine de la formation!
Mais c’est cette passion de travailler ensemble, d’imaginer l’entreprise de demain qui nous anime. Nous voulons apprendre tous les jours de nos équipes, de nos clients. Mais une aventure humaine ne peut se vivre que si elle est ouverte à d’autres, et c’est ce que nous avons vécu avec nos premiers stagiaires, qui sont toujours dans l’entreprise, et ont évolué en même temps qu’elle :
- Florence, aujourd’hui responsable Account Manager
- Emeric, aujourd’hui responsable Webmarketing
- Pierre, qui a connu 4 fonctions dans le Groupe et est aujourd’hui Manager Projet Digital
- Florian qui, à 30 ans, est devenu le Directeur des Expertises Mediaveille.
Une entreprise, c’est faire de nouvelles rencontres, retrouver des gens avec qui nous avons aimé travailler… Et grandir ensemble !
En 2015, notre plan “Ambition 2020”
Une autre grande étape pour Mediaveille a été la mise en place de notre plan stratégique lancé en mars 2015, “Ambition 2020”. Notre volonté ? Faire 20 millions d’euros et être 100 personnes, avec une couverture nationale et de nouvelles filiales pour répondre aux besoins des entreprises.
En mars 2015, nous sommes 35 personnes. Fin 2015, 50 personnes. Fin 2016, nous recrutons le centième collaborateur ! Autant d’opportunités pour attirer d’anciens collègues, mais aussi de belles personnes.
Ce sont ces rencontres incroyables qui nous ont aussi permis de développer de nouvelles activités au sein de MV Group. Je pense par exemple à ce message reçu un jour sur Viadéo (avant LinkedIn) d’un certain Olivier Bonnin, que je ne connaissais pas, et qui me propose un déjeuner pour faire connaissance.
Nous avons passé un super moment ensemble ! C’est de ces déjeuners réguliers et de l’envie de faire quelque chose ensemble qu’est née l’agence média GoodBuy media.
Je me souviens aussi de cette soirée de janvier 2016 avec Michel Brébion. Nous travaillions ensemble en 1996, et là encore est arrivée l’envie de nous lancer ensemble : nous décidons le lendemain de nous associer pour développer l’inbound marketing en France avec notre filiale Winbound.
Et puis, en juillet 2017, ce mail de Brigitte et Bruno Carroi, qui cherchent à adosser leur entreprise Avanci, spécialisée en Data Driven Marketing, à un groupe qui affiche des valeurs proches des leurs. Encore un beau moment que cette double rencontre, qui nous permet d’intégrer une entreprise exceptionnelle spécialisée en Data et stratégie de fidélisation, et a donné une dimension nouvelle au groupe.
Ce rapprochement a été pour nous également une superbe expérience, puisque nous avons pu intégrer 35 nouvelles personnalités dans notre aventure.
Aujourd’hui, nous sommes heureux de pouvoir accompagner l’intégralité du parcours client.
Des recrutements exigeants, attachés à des valeurs fortes, beaucoup, beaucoup de belles rencontres, quelques déceptions, voire de belles erreurs aussi car le recrutement n’est malheureusement (ou heureusement) pas une science exacte. Pour construire une belle histoire, c’est comme dans la vie personnelle : il faut être deux et être en phase. Sinon, il faut savoir prendre des décisions parfois difficiles, mais qui sont la seule façon de préserver ce que nous voulons construire.
Aujourd’hui, nous sommes 1 groupe avec 7 filiales, et surtout armé de 250 personnalités, de 30 managers, dont 28 sont issus de l’entreprise, avec des parcours passionnants. Ils démontrent notre capacité à faire grandir rapidement les personnes motivées et attirées par l’envie de vivre une expérience professionnelle autrement.
S’épanouir, apprendre et apporter le meilleur aux autres et à nos clients, voilà notre credo !
Et aujourd’hui, nous sommes heureux de dire que MV Group est devenue la première agence de France en région, avec une présence à Lille, Strasbourg, Paris, Rennes, Nantes, Toulouse, Lyon, Bordeaux, Nice et Marseille !
À chaque entreprise son vécu et son histoire
20 ans, c’est le bel âge ! En plaçant l’humain au cœur du digital, nous avons tant appris, avec passion et plaisir. Nous avons tellement d’énergie, et désormais d’expérience à apporter pour accompagner les dirigeants et les entreprises dans un monde où tout change si vite.