Laissez-moi me marrer SVP
Ma carrière a démarré à la fin des années 80, une période dont professionnellement je suis assez nostalgique. Pourquoi ? car dans la com, à cette période, les gens ne se prenaient pas au sérieux. Ils bossaient, bossaient dur et de temps en temps, ils « pétaient » un câble. Vous savez ce petit coup de folie, qui faisait marrer tout le monde et qui lâchait les nerfs de chacun. Ces moments-là, ils étaient forts, ils étaient magiques à vivre.
Je me souviens de mes collègues de Rennes au début de ma carrière, l’un faisait ses entraînements de Judo accroché aux portes, un autre accompagnait nos journées avec des imitations d’animaux de basse cours, un autre mimait ses bruits, moi je me laissais aller à faire des galipettes 😊
Et puis mon passage à Quimper a été accompagné de fous rires quasi quotidiens, de super blagues faites aux collègues et de belles soirées entre collègues (les afterwork avant l’heure, mais bien plus tard dans la nuit). À Vannes, la spécialité était le jeu de la chaise mouillée et des bonnes blagues potaches (surtout au moment de mon départ). Et puis mon dernier poste de salarié, le jeu était de se cacher… du fromage dans les bureaux, on savait développer notre créativité pour toujours surprendre son collègue.
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Mais ça c’était avant …
Quand on rachète une entreprise, que l’on y investit une bonne partie de ses économies, que l’on hypothèque sa maison, on est tout de suite un peu plus grave et on a un peu moins envie de s’amuser. Pourtant on a besoin de décompresser et de passer de bons moments dans sa journée. Et entre-temps le monde est devenu plus sérieux, plus terne, souvent plus triste.
Aujourd’hui, il ne faut plus faire ça. Il faut être sérieux. Ce sont les nouveaux codes, et ce n’est pas compatible d’être patron et de vouloir rigoler dans sa journée. Il y a comme une certaine posture « collée » à chaque fonction. Nous aimons bien mettre dans des cases, et là la case du dirigeant, ce n’est « pas drôle et sérieux ».
MV Group s’est développé au fil des années et on a fait en sorte de passer de bons moments au quotidien, de s’amuser, mais je ressens comme une pression extérieure, une pression jamais visible, mais pour autant présente et qui dit, quand on est patron de 450 personnes, on doit faire attention à ne pas trop rigoler, faire attention à l’image que l’on dégage.
En somme, on ne doit plus être soit même, mais devenir quelqu’un d’autre, devenir une personne que l’on n’est pas, donc commencer à se renier, commencer à se mentir à soi même et à ceux qui nous entourent. Sympa comme programme.
Comme si créer ou reprendre une entreprise rimait avec interdiction de s’amuser et avec une vie triste. Comme si, le travail de dirigeant n’imposait déjà pas assez de sacrifices, qu’il faudrait en plus s’enlever celui de prendre du plaisir et de passer de bons moments.
Mais d’où peut venir cette grille de lecture ?
En quoi rigoler, contribue à baisser son niveau professionnel ? Pourquoi les choix stratégiques seraient moins bons ? Et les conseils aux clients, sont- ils plus pertinents quand on est « coincé » ? Et manager des équipes est plus efficace en étant triste comme un jour sans pain ?
Oui, le monde est devenu triste
Nous sommes dans une période où tout le monde parle du bien-être au travail, mais au final tout devient de plus en plus triste. Plus de pression économique, des clients plus exigeants, le besoin d’aller de plus en plus vite, tout s’accélère et chacun devient de plus en plus grave. Les nouveaux codes font qu’il faut devenir sérieux (voir triste) pour être considéré comme quelqu’un de sérieux dans son travail, car sinon vos partenaires ne vous considèrent pas comme quelqu’un de sérieux….
Et bien moi, j’ai une vision totalement différente ! Je suis convaincu que rigoler a des vertus excellentes pour performer et mobiliser des équipes.
Par contre, soyons clair, il faut être bon car sinon, on passe pour un clown ! Mais si on est professionnel et exigeant, c’est un carburant incroyable pour des équipes, mais tellement peu exploité dans les entreprises.
On n’a qu’une vie…
Nous n’avons qu’une vie, moi j’ai envie de me la rendre le plus agréable possible et à ceux avec qui je travaille, ou pour ceux pour lesquels je travaille : mes clients.
Pourquoi un Codir devrait être « coincé » ? Pourquoi un échange avec un collaborateur devrait-il être grave ? Pourquoi un RDV client est obligatoirement sérieux ? Je ne sais pas d’où vient ce code, mais ce programme ne me plait pas, je ne m’y reconnais pas, je n’ai pas envie de cette vie triste que notre société nous impose.
Envie de me marrer
Et bien je laisse ces fonctionnements à ceux qui les veulent, moi je n’ai pas envie de vivre ça. J’ai envie de vivre de bons moments, de profiter de chaque instant que la vie nous offre.
J’adore les RDV clients, où on travaille sérieusement mais sans se prendre au sérieux. S’il a passé de bons moments en ayant les bonnes performances, finalement on coche toutes les cases. Je raffole des échanges avec mes équipes où chaque opportunité de plaisanter est saisie des 2 côtés.
J’aime ces Codir, où nous prenons des décisions stratégiques dans la bonne humeur. L’humour au quotidien, les fous rires, ou les déconnades, ça contribue grandement au bien être de chacun.
C’est ça que j’ai envie de vivre tous les jours. Je travaille beaucoup, autant que ces moments soient agréables. J’ai envie de profiter de chaque instant avec mes clients, mes équipes, mes collègues, mes partenaires.
Le rire est un vecteur d’énergie, de bonnes énergies, qui aide à déplacer des montagnes, qui génère du positif, fait pousser des ailes, motive et aide à faire adhérer aux projets. Il offre à chacun l’opportunité de vivre une expérience unique.
Alors de grâce, oui notre groupe a grandi au fil des années, mais j’ai envie de rester moi-même et ne pas devenir sérieux, grave, voire triste. Ce programme ne me fait pas rêver. J’ai envie de rester moi-même, j’ai envie de me marrer chaque jour, alors … laissez-moi me marrer SVP, avec vous c’est encore mieux 😊