La nouvelle mode : tout le monde court après le « sens » !
On sentait venir le phénomène avant la Covid, mais elle a tout balayé sur son passage. Après une bonne période de confinement, plus de temps pour soi, un cerveau moins occupé par les sorties entre copains ou à recevoir du monde, chacun a eu plus de temps pour « cogiter ». Et le verdict est sans appel, maintenant il faut du SENS dans sa vie, sinon on n’est quasiment pas dans la norme, voir un “has been”.
Qui n’a pas eu dans son entourage des personnes qui ont tout changé ? Des divorces, des déménagements de Paris dans la campagne en Lozère (je n’ai rien contre la Lozère), des changements de métiers en grand nombre, le nombre d’élevages de chèvres dans le Larzac a dû exploser (on va devoir augmenter notre consommation de fromage de chèvres). Bien évidemment, je respecte chaque choix et c’est important que chacun fasse dans la vie ce qui le motive et lui donne de la satisfaction et de l’épanouissement.
Mais personnellement, je suis interpellé par ces décisions radicales et aussi fulgurantes, et pourtant ceux qui me connaissent savent que j’aime bien aller vite.
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D’une part, je trouve très dangereux les prises de décisions aussi fortes quand on n’est pas bien. C’est rarement dans ces situations que l’on prend les bonnes décisions. Nous sommes trop sur l’émotion (négative) et finalement nous manquons souvent de discernement.
D’autre part, comment découvre t-on cela d’un coup ? Cela signifie peut-être que l’on se mentait à soi-même depuis quelques temps, voire depuis toujours ?
Bien sûr, je souhaite que chacun s’éclate et aime la vie qu’il veut se construire ! Mais je commence à voir certaines personnes qui déchantent de leur rêve. La vie en Lozère n’est pas la même qu’à Paris, les amis sont loin, ils sont venus au début mais maintenant, chacun vit sa vie. Les chèvres dans le Larzac, c’est sympa, mais il faut réussir à en vivre, répondre aux besoins de la famille. Chacun est rattrapé par la vraie vie et commence à mesurer que tout n’était pas à mettre à la poubelle dans son ancienne vie.
Pour moi, la vie est un équilibre, qu’il est parfois compliqué de tenir, mais c’est bien cela l’exercice.
La quête de sens, je pense que tout le monde la cherche et la veut, mais elle ne nous tombe pas dessus comme cela du jour au lendemain. Elle se construit de façon très individuelle, et doit avoir un rapport avec la mort. « Quelle image souhaitons-nous laisser ? »
Il est développé par le sentiment d’utilité : « En quoi mon job est utile ? » « En quoi je suis utile ? »
Il faut d’abord être aligné avec soi-même, la fameuse congruence. Quand on est aligné entre ce que l’on pense, ce que l’on dit et ce que l’on fait, cela simplifie beaucoup de choses et le cerveau est en meilleur état.
Le sens, c’est donner un intérêt à sa vie, pas juste faire des tâches, du chiffre, mais savoir à quoi on sert, ce que l’on apporte aux autres, quelles traces nous laisserons.
Une quête de sens dans son travail
Beaucoup trop de personnes attendent que cela leur tombe dessus, trouver le job qui leur donne du sens à leur vie. Mais le sens vient-il simplement du job ? Non, c’est une certitude. Il peut bien évidemment en donner, mais on peut aussi en donner à quasi tous les métiers.
Sur le papier, des métiers comme instituteurs ou infirmiers, sont de magnifiques métiers, mais au final quand vous échangez avec ces professionnels, connaissez-vous en qui ont du sens dans leur travail ?
Les instituteurs qui ne peuvent plus faire grand-chose face aux élèves difficiles, les parents qui leur reprochent les recadrages ou remarques, sans parler de la gestion des carrières par l’administration. Et les infirmiers… c’est merveilleux d’aider les malades, mais le quotidien, remplir des fichiers Excel, être minuté sur toutes les actions et travailler avec le chrono en permanence. Le sens a disparu pour beaucoup de personnes.
Mais le sens, c’est dans sa vie qu’il faut le chercher et pas seulement dans son métier. On peut trouver beaucoup de sens à aider ses collègues, former des jeunes, donner un coup de main à des gens qui vous sollicitent pour leur rendre service, ou simplement prendre le temps de parler à des collègues, les écouter, etc.
Le sens dans le travail, il y a 1000 occasions de s’en donner.
Selon moi, c’est à travers des petites attentions/actions, qui cumulées, donnent le plus de sens. Avoir la volonté d’aider, répondre le plus souvent positivement, faire preuve de solidarité, tout ceci est vecteur de sens.
Et bien évidemment, beaucoup de personnes font des jobs pas toujours très fun ou agréables, mais on peut améliorer son quotidien avec cet état d’esprit.
Mais la quête de sens, ce n’est pas que dans le travail…
…c’est surtout dans sa vie privée qu’il faut le chercher. Être présent avec ses proches quand ils ont besoin, être attentionné, accompagner, adresser le petit message qui va bien… tout un ensemble de petites choses que chacun peut faire avant de se dire que ça passe par une grande cause.
S’investir dans une grande cause est super, mais encore faut-il que l’on soit bien dans son quotidien. Je ne suis pas convaincu que c’est cet engagement qui changera les choses, si nos bases personnelles ne sont pas solides.
Aujourd’hui, nous n’avons jamais entendu autant parler de quête de sens, d’engagement, mais à l’inverse, nous avons rarement été dans une société aussi égoïste, individualiste et avec un niveau d’agressivité incroyable. Il n’y a qu’à voir la haine ou les injures sur les réseaux sociaux pour se dire, que pour certaines personnes la recherche de sens risque de durer encore longtemps et d’être très compliquée à trouver.
C’est un travail très personnel, que chacun doit faire sur lui-même, apprendre à mieux se connaître, s’accepter avec ses forces et ses faiblesses pour trouver le chemin qu’il souhaite véritablement prendre. Quand on est clair avec soi-même, on est plus solide sur ses bases, on est plus serein dans la vie, c’est beaucoup plus facile de donner aux autres les petites attentions qui feront plaisir et nous donneront le sentiment d’utilité que nous recherchons tous au final.