La France s’est endormie !

Depuis ce mois d’août fantastique, où la France a vécu sur son petit nuage au rythme des JO, et où chaque Français avait la banane et le plaisir de faire union, force est de constater que cette situation n’aura été qu’une courte parenthèse avant que « l’autodestruction » collective ne se poursuive, voire ne s’accélère, impactant concrètement la vie de chaque Français.


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Le festival de nos politiques

Après cette dissolution ratée, cette assemblée sans majorité, les députés de tous bords ont fait la démonstration de leur très grande créativité pour créer de nouveaux impôts… pour les autres. Un spectacle effrayant pour tous les Français, anxiogène et particulièrement impactant sur la consommation et les investissements des entreprises. Pour quelques milliards d’écart sur le budget 2025, les députés ont fait sauter un premier gouvernement, chacun des votants de la censure étant particulièrement fier de cette censure… qui coûte, au final, 12 milliards d’euros supplémentaires. Ça tombe bien, la France croule sous les dettes, on n’est plus à 12 milliards près.

À aucun moment de ces débats, nous n’avons entendu parler des économies possibles, de nouvelles organisations pour optimiser les fonctionnements et réduire les coûts, ce que chaque salarié d’entreprise privée est habitué à vivre dans son quotidien. Chacun découvre qu’il y a deux mondes : celui de l’entreprise, où régulièrement nous faisons mieux avec moins, et celui de nos politiques pour le service public, où la stratégie reste toujours la même : plus de moyens, plus de personnel pour un service de plus en plus dégradé. Jamais un débat sur l’usager, sur les gains de productivité (c’est un gros mot), ou sur l’optimisation des budgets. La vision reste inchangée : on fait sa liste de courses des promesses, et on met en place de nouveaux impôts, peu importe les conséquences économiques pour les années futures.

(Je vous invite à regarder la vidéo de Florent Menegaux, Président de Michelin, lors de son audition au Sénat le 22 janvier dernier. Il y explique, avec une grande simplicité, comment la France et l’Europe décrochent gravement depuis des années par rapport aux États-Unis et à l’Asie, à cause du niveau d’impôts, de charges et de réglementation. Elle dure 1h30, mais c’est vraiment très intéressant.) 

Où est le sens du dialogue et du compromis ?

Nos politiques ne manquent pas de nous expliquer au quotidien que les entreprises doivent développer un dialogue social avec les salariés ou leurs représentants. Heureusement que le dialogue social est beaucoup plus développé dans nos entreprises et que nous n’appliquons pas les mêmes méthodes que nos politiques, sinon il y a longtemps que nos entreprises auraient fermé.
Ces derniers mois, ils nous ont montré leur absence de dialogue, de compromis, chacun affichant « ses lignes rouges » pour favoriser le blocage du pays. Et ça, ils savent bien le faire sans trop forcer.

Depuis la censure, chacun peut constater que depuis le troisième trimestre de 2024, tous les indicateurs économiques passent au rouge les uns après les autres. Le marché de l’immobilier connaît ses pires années, entraînant d’énormes difficultés : des PSE pour les promoteurs, des fermetures de constructeurs de maisons individuelles, des plans sociaux qui explosent, et la fermeture de nombreuses industries. Un chômage qui s’apprête à flamber dans les prochains mois. Et que font nos politiques ? Rien, à part continuer à faire mumuse avec l’argent des Français pour préparer les élections de 2027. Ensuite, ils viendront nous expliquer qu’ils vont changer la vie des Français… Ils y arrivent déjà, mais pas dans le bon sens.

L’impact de l’inaction et de l’immobilisme

En attendant, chaque Français touche du doigt les conséquences de cette inaction ou de ces blocages permanents.
Des fermetures d’entreprises à une vitesse grand V, un chômage qui monte, les problèmes de nos agriculteurs toujours non résolus, des hôpitaux dans le même état, les tickets-restaurants inutilisables en janvier, le remboursement de 75 % des transports en commun suspendu (pour certains de nos salariés, cela représente 500 € de plus par an), 500 000 Français qui vont rentrer dans l’impôt, et tous les Français qui le paient déjà vont découvrir la joie de l’augmentation automatique, puisque la réindexation n’a pas été votée.

On arrive en février, et la France n’a toujours pas de budget, et n’en aura pas avant mars si tout se passe bien… à condition que le gouvernement actuel ne soit pas censuré. En attendant, nous, dirigeants, n’avons aucune visibilité sur rien. Tous les ingrédients sont réunis pour nous enfoncer dans la crise.

Les autres pays avancent

Pendant ce temps, les États-Unis ont élu Trump, qui signe des décrets dans tous les sens pour favoriser l’économie américaine. Il part en guerre contre le reste du monde avec son « America FIRST ». Il s’appuie sur Musk pour réduire les dépenses publiques, simplifier les choses, « s’asseoir » sur les sujets climatiques en sortant des accords de Paris, tout en lançant un projet colossal de 500 milliards de dollars d’investissement dans l’IA.

Le contraste est saisissant : eux avancent à une vitesse fulgurante en signant une centaine de décrets, et nous, nous n’avons toujours pas de budget pour 2025. Nous n’avons pas voté une loi depuis un an, et nous débattons encore de la réforme des retraites promulguée le 23 mars 2023… il y a deux ans.

Les plus rapides mangent les plus lents

Il serait temps que la France s’inspire de cette citation d’Yves Proteau : « Ce ne sont pas les plus gros qui mangent les plus petits, mais les plus rapides qui mangent les plus lents. » À ce rythme, notre indépendance économique et financière risque de devenir un lointain souvenir.

Et si l’ensemble des Français se mobilisaient, comme pour les JO, pour faire de notre pays un lieu où il fait bon vivre, où chacun aurait sa place, où il serait possible de vivre correctement de son travail et de construire un avenir serein pour nos enfants ? Mais pour cela, il nous faudrait des élus à la hauteur de nos enjeux et, surtout, une prise de conscience collective.

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Article écrit par

Olivier Méril

La stratégie digitale est un univers passionnant à explorer et encore plus à partager. Avec mes collaborateurs, nous avons à coeur de vous communiquer notre expérience et notre savoir-faire.

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