Happiness Manager : ah bon, job bullshit ?

Ce nouveau métier est apparu en France il y a , 3 ou 4 ans, comme une déferlante.


Beaucoup de reportages ont été réalisé par les médias, le mettant souvent à mal, où le Happiness se dévalorisait lui-même, se donnant une image très réductrice voir caricaturale. Je me souviens de ce reportage la montrant aller chercher les salariés pour jouer au ping pong, au baby-foot et jetant des balles au visage de ceux qui bossent. Super le job !

Le bien-être au travail, la responsabilité de qui ?

Pourtant l’objectif de la fonction est noble, mais des détracteurs expliquent que ce n’est pas l’entreprise qui est responsable du bonheur des salariés. Et ils ont raison, je partage ce point de vue, mais le happiness manager doit favoriser leur bien-être. D’autres expliquent que la bonne ambiance est l’affaire de tous, je partage aussi pleinement. Mais quand vous avez une équipe dimensionnée, et que vous manquez de temps, ce sont souvent les petites attentions envers les salariés qui passent à la trappe. Et sur le moyen long terme, la dégradation de l’ambiance devient aussi l’affaire de tous, et surtout la responsabilité du dirigeant.

Chez MV Group, nous avons toujours voulu apporter la meilleure expérience possible à nos équipes. Mais pour le faire, et bien le faire, il faut y consacrer du temps. Avec notre forte croissance, ce temps précieux disparaît progressivement, créant de la frustration, car on aimerait bien faire… mais on n’a plus le temps !

Or dans notre plan Stratégique « Ambition 2020 », nous avions pris 2 engagements fondateurs :

  • Le premier : ce n’est pas à nos clients de subir notre croissance. C’est même le contraire, puisque nous voulons leur apporter plus de services et toujours plus de qualité. C’est pour cela que nous créons de nombreux emplois.
  • Le second : ce n’est pas à nos salariés de subir notre croissance. C’est un projet que nous bâtissons ensemble, ils ne peuvent pas supporter les effets de bord. Ils doivent l’apprécier, en toucher du doigt les avantages, c’est le meilleur moyen de le réussir et d’en assurer la longévité.

Le poste d’Happiness Manager a été créé il y a 3 ans dans le groupe, nous étions la première entreprise du Grand Ouest à le mettre en place. Nous l’avons lancé un peu par opportunité et surtout dans le respect de nos valeurs.

Notre chargée de communication étant parti en congé maternité, nous avons recruté Brunehilde pour la remplacer. Au vu de sa façon d’être et du partage de nos valeurs, nous n’avions pas envie de la voir partir (on s’attache facilement aux gens bien 😉 ). Nous avions besoin de développer ces missions, c’était comme une évidence, ce poste était fait pour elle.Brunehilde Thako, responsable de communication chez MV Group

Après 3 ans à occuper ce poste, Brunehilde aspire à d’autres envies, le développement du groupe offre de multiples opportunités de postes aux collaborateurs, elle reprend alors le poste de Responsable Communication du Groupe.

Son remplacement est une autre histoire.

Son remplacement a été l’un de nos recrutements les plus compliqués. D’abord, il n’y a pas un unique métier « Happiness Manager » mais une multitude, selon les personnalités du candidat et du dirigeant. Ensuite, il n’existe pas de formation sur ce métier, chacun s’en fait donc sa propre image et interprétation des compétences nécessaires.

Du fait, beaucoup de personnes s’imaginent pouvoir faire ce métier. Nous avons eu plus de 300 candidatures pour le poste. Des profils intéressants mais pas totalement en phase et d’autres qui n’avaient rien avoir avec l’ambition que nous avions.

Comme toujours, nous ne recrutons jamais par défaut : si nous n’avons pas le bon candidat, nous attendons. C’est ce que nous avons fait, et le fruit des rencontres magiques a joué pleinement son rôle. Nous avons recruté une personne qui n’avait pas candidaté.

Je suis sollicité par un jeune homme, Alexis, pour participer à un podcast. Nous avions convenu de 30 minutes d’échanges qui finalement se transforment en 2h. Un super feeling, et un échange riche qui m’aide à dessiner le poste que je rêvais d’avoir pour mes équipes mais que je n’arrivais pas à décrire.

En fin de journée, je lui propose de nous rejoindre, il se donne quelques jours de réflexion car ce n’était pas son projet. Finalement, il décide d’intégrer l’aventure.

Diplômé de l’Institut des Neurosciences Appliquées, en Coaching Développement Personnel, Alexis est avant tout une personnalité qui nous ressemble et capable d’apporter une énorme valeur ajoutée au groupe.

Alexis Dutheil, Hapiness Manager chez MV Group

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Ses missions

Alexis a une intention claire : faire grandir les collaborateurs. Cette intention se traduit par trois missions :

  • Développer la cohésion en organisant des événements internes, en facilitant l’intégration des nouveaux, en donnant l’opportunité aux collaborateurs de découvrir ou de vivre leurs passions (Club MV Running, Club MV Green…) et en animant des team buildings.
  • Accompagner les salariés volontaires sur du développement personnel et professionnel. Ils commencent par identifier ensemble un problème ou une frustration qu’ils transforment en objectif et bâtissent ensuite un plan d’action personnalisé sur 3 mois. Exemples : gérer son temps, son stress, ses émotions, gagner en confiance en soi, prendre la parole en public.
  • Gérer la vie interne des agences en optimisant les espaces de travail, en proposant des produits et des services pour améliorer le bien être au quotidien.

Ce poste chez MV Group fait parti intégrante de notre politique de développement du Capital Humain.

Chaque vendredi après-midi, les salariés qui le souhaitent participent au baromètre du bien-être, le MV TeamMood, pour savoir s’ils ont passé une super, bonne, moyenne ou mauvaise semaine et pourquoi. Notre Directrice du Capital Humain analyse les réponses le lundi, prend contact avec ceux qui ont exprimé un besoin et définit un plan d’actions individuel : un point avec le manager, un besoin en formation pour améliorer une compétence, ou du développement personnel avec Alexis.

Alexis, Happiness Manager, avec deux collaboratrices devant un panier de légumes dans la cafétéria de MV Group

Ça doit coûter cher ? Non, c’est surtout que ça rapporte …

Nous voyons cela comme un investissement : le premier capital de l’entreprise c’est l’humain, c’est normal d’y investir. D’abord parce que nous nous inscrivons dans la longueur avec nos équipes et aussi car nous voulons le meilleur accomplissement de chaque salarié.

Et les bénéfices sont tellement nombreux :

  • Un salarié épanoui, ce sont des clients bien servis 😉 et souvent, ils nous font remonter la qualité des contacts avec les équipes
  • Des clients plus fidèles
  • Des salariés plus productifs, et qui savent se mobiliser pour boucler un dossier dans les temps
  • Moins d’absentéisme (quasi nul au sein de MV Group)
  • Moins de turn over (2 à 3 fois de moins que sur le marché), donc des clients qui ne subissent pas de changements permanents avec des pertes d’informations et le besoin de tout réexpliquer, moins de frais de recrutement et d’intégration
  • Plus d’attraction pour recruter les talents et les très bons profils
  • Une super ambiance au quotidien
  • Et égoïstement, un plaisir personnel de voir les équipes vivre une belle expérience.

Alors, que le poste s’appelle Happiness Manager ou autrement, peu nous importe, le plus important est le bien-être des équipes et que l’entreprise soit un lieu d’épanouissement.

Et pour ceux qui peuvent encore penser que c’est un « Bullshit Job », je vous invite à venir découvrir toute la valeur ajoutée que ce type de poste peut apporter à une entreprise.

N’hésitez pas à me faire part de vos avis, que vous soyez en phase ou non, l’échange est une richesse pour progresser.

Merci !

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Article écrit par

Olivier Méril

La stratégie digitale est un univers passionnant à explorer et encore plus à partager. Avec mes collaborateurs, nous avons à coeur de vous communiquer notre expérience et notre savoir-faire.

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