Et si c’était les générations Y et Z qui avaient raison ?
Depuis plusieurs années, nous entendons les dirigeants ou cadres expliquer que ces nouvelles générations sont « ingérables ». Ingérables, car on ne sait pas toujours ce qu’ils attendent ou ce qu’ils veulent. Mais a-t-on vraiment pris le temps de comprendre leur clé de lecture, leurs aspirations ?
Compréhension et Communication
Et s’il s’agissait tout simplement d’un problème de compréhension ? de Communication ? Pour bien communiquer, il faut prendre le temps de le faire, de se parler pour mieux comprendre l’autre. Au fur et à mesure des années, ces nouvelles générations sont arrivées dans nos entreprises, et sont-elles si ingérables que l’on puisse l’entendre à longueur de journée ?
Alors oui, elles peuvent le devenir, mais principalement pour ceux qui n’ont pas compris que le monde change et que les gens aussi évoluent. Les jeunes sont beaucoup plus éduqués et ouverts à l’information mondiale que les générations précédentes pouvaient l’être.
Oui effectivement, les salariés attendent une autre relation avec leur entreprise, nous ne sommes plus dans les années 80. Cette génération ne rêve pas de la relation que leurs parents avaient avec leur boîte. Et n’ont-ils pas raison ? Ils aspirent à autre chose. Ils ont des souhaits, des rêves et ils veulent les réaliser.
Pour nos parents, la réussite ultime, la plus grande fierté, était de faire carrière chez un seul employeur, « une seule maison », comme ils aimaient le dire.
La reconnaissance à différents niveaux
Pour notre génération, nous avons été préparés à changer plusieurs fois de métiers dans notre vie et dans plusieurs entreprises. Cette génération veut vivre des expériences à titre personnel, mais aussi au niveau professionnel. Ils veulent contribuer à un projet, amener leur pierre à l’édifice, se sentir utiles dans l’entreprise, comprendre leur rôle dans le projet. Pour ce faire, ils veulent que l’on demande leur avis, que l’on prenne le temps de les écouter, que l’on applique leurs idées. Ils attendent de la reconnaissance, beaucoup de reconnaissance.
Mais elle n’est pas que financière, elle passe par l’intérêt que l’on leur porte, les moyens que nous leur mettons à disposition pour bien travailler. Son principal carburant, c’est l’envie d’apprendre. Ils veulent progresser tout le temps, se former, rencontrer de nouveaux acteurs, faire de la veille. Ils sont affamés de nouvelles connaissances et veulent aller vite. Attention, leur curseur temps n’est pas le même que le nôtre. Une année pour eux, n’est pas une année pour nous, le chronomètre va beaucoup plus vite.
La reconnaissance qu’ils recherchent passe aussi par les initiatives que l’on peut leur laisser prendre, leur faire confiance. Ils adorent ça, mais attention, il faut leur laisser le droit à l’erreur. Ils attendent de la bienveillance.
Avec leurs collègues, ils sont entiers. Ils veulent en faire des amis, des gens que l’on a plaisir à retrouver le matin au travail mais aussi en dehors de l’entreprise. Ils sont facilement solidaires entre eux et apprécient de s’échanger des tuyaux, toujours pour progresser ou faire progresser les autres.
Liberté, sens, souplesse
Enfin, ils attendent plus de liberté, plus de souplesse, pour les vacances ou quelques facilités pour un RDV personnel, qu’ils sauront facilement compenser en finissant plus tard le soir. Ils utilisent leur téléphone portable dans la journée, ou feront des pauses quand ils veulent, l’essentiel pour eux, est que le travail qui leur est confié soit réalisé et bien réalisé.
Au final, avoir des salariés qui se motivent sur des projets, chercher du sens dans leurs actions, participer activement aux projets de l’entreprise, avoir envie de progresser en permanence, aimer ses collègues, les aider, prendre des initiatives en étant responsable.
On ne peut pas rêver mieux pour un manager !
Moi personnellement, j’ai beaucoup de plaisir à travailler avec cette génération, d’abord, parce qu’elle me donne le sentiment de ne pas être trop vieux J , mais surtout , cette nouvelle génération me démontre qu’elle a su tirer les enseignements des erreurs de leurs parents.
Elle nous rappelle au quotidien, que l’entreprise, n’est au final, qu’un projet co-construit par l’intelligence collective qu’elle sait mettre en œuvre.