Et oui, la récrée est finie !

L’après COVID a été une période de surchauffe économique ou la machine s’est emballée, basculant dans une euphorie, que certains ont oublié comme une période rattrapage et surtout transitoire. Sur cette période, quasi tout marchait, même les actions moyennes avaient des résultats, la performance était devenue « facile ». 

Pour répondre à cet emballement, des recrutements à tour de bras, les entreprises manquaient de « bras » il fallait absolument trouver du monde, regardant moins le niveau de compétences et ouvrant les vannes parfois sur des salaires complétement hors-sol. 

Souvent, pour répondre aux besoins digitaux, les entreprises cherchaient des personnes « à Tout faire ». Une seule personne en charge de tout, cela fera le boulot. Parfois, on a même vu que l’on laissait les clés du camion à un alternant qui avait commencé sa formation quelques mois avant. 

À la fois, cela montrait à quel point on pensait que les performances étaient « faciles », et quel déficit de connaissance du digital. Confirait-on la direction commerciale, RH ou financière à un alternant ? NON ! Eh bien, le digital porte deux enjeux cruciaux pour les entreprises : gagner de nouveaux clients et fidéliser ses clients. Sujets trop importants pour les entreprises pour en négliger l’importance.


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Les 3 principales erreurs constatées ces dernières années :

  • Choix des investissements

Sur les périodes économiquement favorables, on constate que les entreprises sont généralement moins regardantes, mais exigeantes et se contentent parfois de ce qu’elles ont. Nous avons vécu quelques frustrations sur des cas où nous avions démontré le potentiel de réduction de coût d’acquisition, en changeant des choses ou en faisant des optimisations à partir de quelques investissements supplémentaires. Cela permettant un bien meilleur ROI et de capitaliser pour le futur. Assez souvent, nous entendions « Oh, c’est bon, les performances que nous avons sont déjà bonnes » 

L’une des difficultés rencontrées est que lorsque la conjoncture est bonne, on n’a pas toujours envie d’investir dans des sujets, car les résultats sont suffisants. Ensuite, on n’a plus les moyens de le faire quand les affaires sont plus difficiles, il n’y a plus les lignes budgétaires. Résultat : l’entreprise va prendre du retard sur ses concurrents.

  • Le recrutement

L’internalisation reste la grande mode française. C’est rassurant d’avoir les personnes sous le coude et parfois pour certaines personnes, c’est bon pour l’orgueil d’avoir une plus grande équipe que son voisin. Malheureusement, ce n’est pas la meilleure façon d’avoir le meilleur niveau d’expertise. Chez MV Group, je reste focus sur nos cœurs de métiers. Pour le reste, nous externalisons pour ne pas nous créer des problèmes supplémentaires sur des métiers que nous ne maitrisons pas et qui ne sont pas notre « cœur de business ».

Dans les années 70, les entreprises avaient leurs propres femmes de ménages, des serruriers, des électriciens, des mécaniciens, ses propres chauffeurs. Cela ne viendrait plus à l’esprit d’internaliser ces métiers. Pour autant, quelques années après, on refait les mêmes erreurs dans les métiers que l’on connait moins en plus avec le digital. 

 

Sur la structuration de l’équipe, on a constaté 2 choses :

  • The Champion du monde : trouver la perle rare qui va gérer l’ensemble des sujets et qui doit être bon en Com, en Marketing, en Digital, en CRM, en Data, en SEO, en SEA, en Data Visualisation, en Community Management, en rédaction web , en gestion de projet, en dev, etc. Malheureusement, cela n’existe pas, le digital, c’est comme la médecine, c’est une affaire de spécialiste. Pour la médecine, il y a les généralistes, mais quand on a un problème de peau, digestif ou de cœur, ce n’est pas lui qui s’occupe le mieux de ces maux et heureusement pour nous.
  • L’armée mexicaine : ou sinon rapidement, c’est la création « d’armées mexicaines » avec un monde fou qui passe plus de temps à se coordonner qu’à dérouler, quand ce ne sont pas des combats en interne.

Comment sélectionner le bon candidat quand on ne connait pas bien le métier ?  Comment l’animer au quotidien, le challenger, le faire grandir, s’assurer que ce qui est mis en place est bon, lui apporter les la panoplie de logiciels au top pour bien faire le job. Et puis comment l’alimenter et éviter la routine de travailler 100% sur le même sujet, sur une population qui aime apprendre, qui est curieuse et qui se lasse vite. Des métiers dans lesquels le turnover est souvent proche de 30% par an. Du coup, l’entreprise passe son temps à courir à la structuration de son équipe (au moins cela occupe bien l’équipe RH).

C’est aussi pour ces raisons que nous avons pu voir une inflation sur les salaires, une inflation amplifiée par l’argent « facile » des start-ups. Nous avons pu voir passer des propositions complétement hors-sol, le candidat a pu en profiter, mais jamais très longtemps, les start-ups ont rapidement été rattrapées par la réalité économique. Et ce n’est pas toujours le montant du salaire qui garantit le niveau de compétences. Certains sont meilleurs pour se « vendre » en entretien que pour délivrer de l’efficacité. 

  • Réinventer la roue… Mais en retard

Ce sont de nouveaux métiers, où l’on est vite aspiré ou attiré par des nouveautés ou des innovations. On sait qu’il y en a beaucoup, mais ce n’est pas parce que c’est nouveau que c’est bien, que cela marche, ou que c’est adapté à son secteur d’activité. Combien de fois, on a récupéré des dossiers où des sommes colossales avaient été investies, des équipes mobilisées depuis des mois… pour rien. Tout était fait à l’envers et avec une solution bien trop grande pour les besoins de l’entreprise ou des priorités bien plus rentables, pas travaillées pour se concentrer sur des sujets très peu ROIste. 

Que de gaspillage d’argent, de perte de temps de ses équipes. On n’entend pas beaucoup parler des coûts cachés, mais une équipe qui travaille pendant quelques mois pour de très faibles résultats, c’est une perte financière à plusieurs niveaux :

  • Le coût financier de l’équipe concernée
  • L’absence de résultat et le manque à gagner ou la baisse d’activité de l’équipe commerciale
  • Les conséquences sur l’équipe de production
  • La perte de temps et de compétitivité par rapport aux concurrents et donc la perte de part de marché 

 

Les tendances constatées en 2023

Les tendances sont souvent des effets de balanciers. En 2023, le marché est devenu nettement plus compliqué pour beaucoup de secteurs d’activité. 2024 sera sur la même tendance, notamment avec la situation géopolitique actuelle. L’effet de balancier va s’amplifier. Après l’euphorie de l’internalisation, nous assistons à une grande accélération de l’externalisation pour plusieurs raisons :

  • Suppression ou forte réduction des équipes internes pour réduire les coûts fixes et faire appel à des prestataires, à des agences ;
  • Jouer sur la variabilité des charges et écrasement des points morts ;
  • Plus de place pour le « bricolage ». Chacun doit se refocusser sur son cœur de métier, celui où il a une vraie valeur ajoutée, pour être plus innovants, différenciants, compétitifs ;
  • Aller plus vite et lancer plusieurs chantiers de fond simultanément ;
  • Profiter des retours d’expérience pour gagner du temps et éviter les erreurs ;
  • Bénéficier au maximum de la panoplie incroyable d’outils qu’un prestataire peu offrir, car c’est amorti sur un grand nombre de clients
  • Mieux préparer le futur.

À l’heure où l’IA Générative va bousculer beaucoup de métiers et de secteurs d’activités, l’heure n’est plus à l’amateurisme. Tout va aller de plus en plus vite.  Il ne suffira pas de savoir saisir un Prompt sur Chat GPT, pour être performant et innovant grâce à l’IA.  Il faudra d’abord organiser l’hébergement de ses données pour ne pas en perdre le contrôle et nourrir ses propres concurrents et surtout ne pas oublier, que pour nourrir les IA, c’est exclusivement de la DATA. Or la Data dans les entreprises, c’est très souvent un grand mélimélo de données non structurées, non nettoyées et du coup non exploitables.

2024 sera résolument une année compliquée économiquement, plus que jamais, il est indispensable de reposer des bases solides en se concentrant sur son cœur de métier et se structurer pour préparer le futur. 

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Article écrit par

Olivier Méril

La stratégie digitale est un univers passionnant à explorer et encore plus à partager. Avec mes collaborateurs, nous avons à coeur de vous communiquer notre expérience et notre savoir-faire.

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